A PROPOS
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Il est 16h, dans le fond d’un pub irlandais du Vieux Lyon, Tim Johnson est confortablement assis dans un gros fauteuil club en cuir. Une Guinness posée devant lui, il fait défiler quelques clichés qu’il a amenés avec lui à l’occasion de cette rencontre. Zoom sur le parcours hors norme d’un homme qui n’a pas fini de nous surprendre…
Flash-back. « C’était il y a 33 ans et c’est resté ma photo préférée ». Tim Johnson a prononcé ces mots en regardant une photo de sa femme, avec un fort accent qui trahit ses origines britanniques. En face de cet imposant personnage à la barbe blanche, avec des petites lunettes rondes sur le nez, j’ai le sentiment de m’entretenir avec le père Noël ! Avec simplicité, cet intriguant homme de 54 ans, narre sa vie comme on feuillette un vieil album, Il s’amuse de tout, éclate souvent d’un grand rire alors qu’il s’arrête sur une anecdote, un détail, avant de reprendre son récit. Musicien, photographe, entrepreneur mais aussi père de deux fils et mari très amoureux de sa femme, Tim est un homme rayonnant, d’une jovialité déconcertante et d’une sympathie désarmante. D’une grande simplicité il prend la vie comme elle vient, saisit les opportunités qui lui sont offertes, attrape la chance au vol et regarde l’avenir avec confiance.
Toujours plus loin
Dans la police anglaise pendant près de dix ans, il s’installe ensuite en France avec sa femme et ses deux fils. Lui et sa femme consacrent alors leur temps à l’accueil de personnes en difficultés. Fort d’une formation à l’école de commerce, et débordant d’imagination, il monte avec son fils cadet, une société de prestations sons et lumières, John’ Son & Light. « Avant de monter cette entreprise j’ai étudié le terrain. Beaucoup d’entreprises étaient spécialisées dans le son mais mettaient la lumière en annexe. Je me suis dit alors qu’on allait attaquer tout ce qui est lumière, et mettre le son en annexe. » Son aîné s’investit alors beaucoup aussi à la mise en marche de la société. Le sceau visuel de l’entreprise est venu naturellement ensuite : « Un soir en Vendée il y avait une lumière impressionnante, j’ai pris une photo et c’est devenu le fond visuel de tous nos supports de communication. » La famille Johnson s’est chargé de toute la charte visuelle de la société. « On est une famille très créative » confie-t-il avec une note de fierté dans la voix pour les siens, avant d’ajouter « ma femme est journaliste et mes fils se sont chargés de toute la partie web et graphique, tandis que moi je prends les photos. » Il repart après ces années en Vendée aux Caraïbes ou il devient plongeur professionnel pour une dizaine d’années. Il revient ensuite en France mais garde un pied en Angleterre avec la création d’une nouvelle société de formation à la photographie. Il consacre alors plus de temps à sa grande passion.
Le photographe a l’œil
La sensibilité et le sens de l’observation de ce personnage haut en couleur apparaissent à l’âge de 11 ans alors qu’il se forme sur un argentique. Il développe alors une fibre artistique qui est remarquée à travers ses nombreux clichés. Plus tard c’est le Grand Parc du Puy du Fou qui lui achète quelques dizaines de photos pour faire la promotion de son activité. « Les photos bien pour moi, sont celles qui vont au cœur de l’action. » Spécialisé aussi dans la photo macro il confie : « quand je prends une photo d’un oiseau, je reste là à l’observer pendant 4 heures pour voir son caractère, comment il bouge, et puis je clique ! »
Son secret ? Le talent !
Pour lui, « un photographe est quelqu’un qui utilise ses yeux et son appareil photo. » « Pour moi les photos racontent une histoire, mes photos on voit toujours ce que c’est, on enlève tout le superflu. » Ce qui distingue Tim des autres c’est cette capacité à saisir ce que les autres ne voient pas. « Si 10 photographes prennent quelque chose, moi je tourne la tête dans l’autre sens, et je me demande ce qu’ils vont louper. C’est ma façon d’agir ». Mais il ne s’arrête pas là, ses photos se retrouvent en tête d’affiche pour des concerts donnés au Canada et aux États-Unis. De confession chrétienne, il met à profit son savoir-faire pour couvrir les albums de nombreux groupes de chanteurs chrétiens comme la célèbre chanteuse Corinne Lafitte.
Notre photographe reconnaît avoir un faible pour la famille Nikon « mais en disant ça, ajoute-t-il en riant, j’ai quand même quatre appareils Canon ! Mais quand on aime on ne compte pas » termine-t-il dans un éclat ! Son petit bijou c’est un Nikon F5, « c’est l’argentique le plus abouti ». Tim s’arrête, distrait. Il tire son appareil de son sac, vise par la fenêtre, il a vu quelque chose qui m’a échappé. Il clic. Flash.
Q.D.